[Karasuno] Colère, jalousie... Ouais une future amitié quoi !

Jalousie quand tu nous tient...

Une journée comme les autres était sur le point de débuter et encore une fois, un certain adolescent colérique allait sans doute s'énerver pour rien et s'en prendre surtout à son pauvre coéquipier roux qui n'avait sans doute rien fait pour mériter un tel traitement. Mais ne disait-on pas: "qui aime bien, châtie bien ?"
Dans le cas de Tobio Kageyama, c'était on ne peut plus vrai. Il se montrait souvent odieux envers Hinata, son coéquipier survolté, alors qu'au fond, il l'aimait bien. C'était peut-être même plus que ça. Bien entendu, il n'allait pas l'avouer - ni à lui-même ni à qui que ce soit d'autre. Et comme ça l'énervait, il se montrait encore détestable que d'habitude. Oui, certains jours, il faisait vivre un véritable enfer au rouquin, mais aussi aux autres membres de son équipe, ainsi qu'à ses camarades de classe. De toute façon, ça ne servait à rien de faire ami-ami avec tout le monde puisqu'on finissait toujours par être trahi un jour ou l'autre.

Mais là n'était pas la question. Depuis quelques temps, il était énervé presque en permanence à l'école, et même lorsqu'il rentrait chez lui. La cause de cette colère ? Une fille. Et pas n'importe laquelle. Une cheerleader au moins aussi survoltée qu'Hinata qui, justement, tournait tout le temps autour de ce dernier. C'était même pire que ça. Elle lui faisait des câlins et lui disait des mots gentils. Et cet idiot le lui rendait bien, en plus. Tobio était jaloux, ça crevait les yeux. Toutefois, il refusait de l'admettre. Après tout, pourquoi serait-il jaloux de cette fille ? Ce n'était pas comme s'il était amoureux de Shoyo ou une connerie comme ça ! Une connerie ? Vraiment ? Il n'était surtout pas très doué en la matière et refusait de voir la vérité en face.

Cela ne l'empêchait cependant pas de lancer des regards noirs à la jeune fille dès qu'il la voyait, parfois accompagnés par des paroles cinglantes, destinées à la blesser. Malgré tout, elle continuait son petit manège ! Le brun n'avait pas envisagé une seule seconde que ces deux-là pouvaient tout simplement être des amis très proches, rien de plus. Encore une fois, il ne s'y connaissait pas du tout et répétait donc les mêmes erreurs en permanence. Ça l'énervait tellement que parfois, il avait juste envie de tout casser et de hurler comme pas possible.

Lorsqu'il arriva à l'école et qu'il ouvrit son casier à chaussures, il y trouva un bout de papier. C'était quoi, encore ? Un mot d'une admiratrice qui lui demandait de la retrouver après les cours pour se confesser ? Malgré ses airs effrayants, il avait un certain succès auprès de la gente féminine. Soit elles étaient totalement masos, soit simplement aveugles... Peu importe. Ça ne l'intéressait aucunement. Il prit néanmoins le papier et le lut. Dès le premier mot, il sentit l'énervement le gagner. Tobio-chan ?? En plus, ce n'était pas signé ! Mais il ne connaissait qu'une seule personne dans cet établissement qui l'appelait comme ça. Byakuren. La cheerleader qui lui tapait tellement sur le système ! Que diable lui voulait-elle ? Il n'avait pas du tout envie de la voir !

Décidé de ne pas se rendre sur le lieu du rendez-vous, il se rendit en cours. Le temps passait vraiment très lentement... et venu midi, il traîna un peu en classe avant de sortir enfin et de se diriger vers le toit. Au final, ses pas l'y avaient emmené sans vraiment qu'il s'en rende compte. Mais au fond de lui, il était quand même curieux de savoir ce que la jeune fille avait à lui dire. Et il voyait là l'occasion de lui faire savoir tout ce qu'il pensait d'elle et de son comportement envers Hinata. Sans que ce dernier ne soit là pour l'arrêter.

Il monta les marches qui menaient au toit et ouvrit la porte, sourcils froncés. Byakuren l'accueillit en lui faisant remarquer qu'il était en retard. Et en l'appelant par ce surnom qu'il détestait tant !

"Estime-toi heureuse que je sois venu tout court. Et je t'ai déjà dit de pas m'appeler comme ça !"

Il commençait déjà à hausser le ton. Mais il détestait vraiment ce surnom qui lui rappelait un certain joueur d'Aoba Johsai. Sa mère l'appelait comme ça aussi, mais ce n'était pas pareil et le contexte était différent. Il poussa un soupir et s'approcha un peu de Byakuren, l'air tout sauf content.

"Qu'est-ce que tu veux ? Et fais vite, j'ai pas envie de perdre mon temps avec toi."

L'amabilité incarnée. Vraiment.

Jalousie quand tu nous tient...

C'était quoi, ce délire ? Qu'est-ce qu'elle racontait, celle-là ? Pourquoi parlait-elle de Shoyo et d'une personne qui pourrait faire battre son cœur ? Sérieux, il venait faire quoi là-dedans ? La réponse était pourtant évidente, mais Tobio n'était pas vraiment du genre à admettre ce genre de choses - surtout qu'il ignorait encore lui-même ce qu'il ressentait vraiment. C'était une première pour lui, après tout. Le fait était que les paroles de Byakuren l'énervaient profondément et en partie parce que tout au fond de lui, il savait qu'elle avait raison. Du moins, en partie. A vrai dire, il n'imaginait pas Shoyo sortir avec qui que ce soit ou même s'intéresser à quelqu'un. Il n'avait que le volley dans la tête, tout comme Tobio. Ils étaient pareils dans ce sens-là.

"Je vois de quoi tu parles ! Et arrête de m'appeler comme ça !"

Elle avait vraiment le don de l'énerver ! Il serra les poings, elle avait de la chance d'être une fille, tiens. Sinon, il aurait tout à fait été capable de craquer. Il avait l'impression qu'elle se moquait de lui et qu'elle s'adressait à lui comme à un gamin. Sauf qu'au fond, il était vraiment un gamin...un gamin jaloux qui faisait un caprice dès qu'on s'approchait un peu trop de son "jouet". Non, Tobio ne considérait pas Shoyo comme son jouet, c'était simplement une comparaison idiote.
Il poussa un soupir agacé, fusillant la jeune fille du regard. Il comprenait pourquoi Shoyo s'entendait aussi bien avec Byakuren car ils avaient un peu la même personnalité. Mais lui ne s'entendrait jamais avec elle ! Ils étaient bien trop différents et puis...elle était bien trop proche de son rouquin !

"Je suis pas jaloux ! C'est juste lourd de vous voir vous sauter dessus tout le temps et te voir lui foutre sa tête dans ton décolleté ! Si tu veux des câlins, achète-toi une peluche !"

Sérieux ? C'était vraiment tout ce qu'il avait à dire ? C'était n'importe quoi, mais sous le coup de la colère, on disait parfois des trucs idiots. Souvent, même. Et puis, il ne faisait que nier la vérité. Ça l'emmerdait de voir Shoyo dans les bras de Byakuren parce qu'il voulait que ce soit lui et pas cette fille ! Il voulait aussi faire des câlins aux rouquin, mais bien sûr, il ne l'avouerait jamais. C'était bien trop embarrassant et puis, il était plutôt du genre à gueuler et à "maltraiter" Shoyo, plutôt que d'avoir des gestes affectifs à son égard.
Il détourna le regard, gardant le silence, les poings serrés. La cheerleader avait frappé dans le mille. Ses dernières paroles lui avaient d'ailleurs fait l'effet d'un petit coup en plein cœur. Amoureux ? Lui ? C'était tellement ridicule qu'il aurait pu éclater de rire. Sauf qu'elle avait raison. Et ça le faisait vraiment chier. Il se mit à marmonner un truc totalement incompréhensible, ayant juste envie de partir, là, tout de suite.

Jalousie quand tu nous tient...