[Karasuno] Two birdies on a roof [pv Hinata]

Tobio se trouvait sur le toit pendant la pause de midi. Heureusement, il semblait être seul pour le moment et c'était tant mieux. Il serait bientôt rejoint par quelqu'un d'autre...Shoyo, plus exactement. Il lui avait demandé de le rejoindre sans pour autant préciser pourquoi. En réalité, il était nerveux et son cœur battait assez rapidement. Il voulait lui parler et lui confier quelque chose - ou plutôt, lui avouer quelque chose. Une chose dont il avait pris conscience récemment grâce à une certaine Byakuren qui lui avait un peu ouvert les yeux sur ses sentiments pour le plus petit. Car oui, il avait des sentiments pour lui, des sentiments forts comme il n'en avait jamais éprouvés auparavant. Il ne savait d'ailleurs pas vraiment comment le lui annoncer, mais il aviserait...

Il avait peur de la réaction de Shoyo et de sa réponse. En même temps, il ne pourrait pas lui en vouloir de ne pas ressentir la même chose pour lui. Il avait passé plusieurs nuits quasiment blanches, perdu dans ses pensées, tentant de mettre de l'ordre dans ses idées, de déterminer la réelle nature de ses sentiments. Il avait eu du mal à l'admettre, l'avait longtemps nié, mais maintenant, tout était clair. Il ne voulait plus fuir, il voulait assumer et tout dire à Shoyo. Car ça le rendait dingue de le voir tous les jours et de ne pas pouvoir le toucher. Le toucher ? Même si c'était difficile à admettre, il avait envie de le prendre dans ses bras, de l'embrasser...et plus encore. Il avait déjà fait quelques rêves plutôt perturbants à ce sujet, d'ailleurs...

Il prit une profonde inspiration et s'avança vers le grillage, les mains dans les poches, pour observer la vue. Mais où était Shoyo ? Il était en retard ! A moins que Tobio soit en avance... Il soupira et tenta de ne pas s'énerver. Après tout, le but n'était pas de faire peur à son ami, bien au contraire. Quoique...il risquait de s'enfuir en courant en apprenant ce qui se passait vraiment. Bah, de toute façon, au pire, il se ferait rejeter et ils continueraient comme avant. Sauf que Tobio n'avait plus envie de ça. Il voulait plus, il en avait même besoin. Oui, Shoyo était énervant, il criait trop, bougeait trop, racontait parfois n'importe quoi, mais malgré tout, il avait réussi à toucher le passeur, à se frayer un passage vers son cœur et à y rester.
Tobio Kageyama était amoureux de Shoyo Hinata. Il en avait la certitude et il ne comptait plus le cacher. Même si l'annoncer...serait une autre paire de manches.

Alors que les minutes passaient, l'adolescent commençait à s'impatienter et vérifiait cinquante fois son portable pour voir si Shoyo ne lui avait pas envoyé de message. A tous les coups, certains de ses camarades de classe l'avaient intercepté et comme Shoyo était trop gentil, il n'aurait pas pu dire non. Il fronça les sourcils et se tourna vers la porte, commençant réellement à s'impatienter. Si Hinata le voyait comme ça, il aurait sans doute plus peur qu'autre chose. Mais bon...on ne se refaisait pas...

"Hinata, boge...Où es-tu ?"

Maintenant qu'il parlait tout seul, en plus !

Plus les minutes passaient et plus Tobio s'impatientait. Crétin de Hinata ! Ne pouvait-il donc pas être à l'heure ? Il poussa un soupir. Il avait beau le traiter de crétin, il ne parvenait pas à se le sortir de la tête. Il pensait sans cesse à lui et ça en devenait vraiment embêtant ! Et puis, comment quelqu'un comme ça avait-il pu conquérir son cœur sans qu'il ne s'en rende compte ? C'était vraiment incompréhensible...Mais bon, l'amour n'avait rien de rationnel, de toute façon. Néanmoins, il commençait à se demander si c'était une bonne idée. Assurément, Shoyo n'éprouvait pas du tout la même chose pour lui ! En même temps, en voyant Tobio, jamais on ne pourrait croire qu'il était amoureux du rouquin, surtout vu comment il traitait généralement son coéquipier. Mais le passeur était perdu et ne savait pas du tout comment réagir. Il était juste sûr d'une chose: il devait lui dire, histoire d'être enfin débarrassé de ce poids sur ses épaules. Même s'il se prenait un râteau, au moins il aurait enfin extériorisé ses sentiments.

Au bout d'un moment qui lui semblait interminable, la voix de Shoyo retentit enfin derrière lui. Il n'avait pas l'air sûr de lui. Sans doute pensait-il que Tobio allait l'engueuler ou un truc du genre. Ce que ce dernier avait très envie de faire compte tenu du retard du plus petit ! Il se retourna pour lui faire face, un petit air contrarié sur le visage. Et qui disait air contrarié, disait air qui faisait peur, évidemment.

"T'étais où ? Ça fait une heure que je t'attends !"

Charmant, absolument charmant. Belle entrée en matière, Tobio ! A présent, Shoyo va s'enfuir et tu pourras oublier ta déclaration !
Il poussa un petit soupir et tenta de se reprendre et surtout, d'avoir une expression moins effrayante. Mais bon, ce n'était pas gagné du tout !

"J'ai un truc...à te dire, Hinata."

Il avait l'air embarrassé et ses joues étaient même un peu rouges, tout à coup. Il faut dire que c'était quelque chose de très gênant à dire et il ne savait pas du tout comment s'y prendre ! Il ne pouvait pas lui balancer ça à la figure comme non plus ! Il fit une petite moue et se frotta l'arrière du crâne, évitant le regard de Shoyo.

"En fait, je..."

Bon sang, il n'arrivait pas à aligner trois mots ! C'était vraiment gênant et il se mit à marmonner des choses totalement incompréhensibles dont lui-même ignorait sans doute le sens. Finalement, il se rapprocha du rouquin et le regarda droit dans les yeux. Sauf qu'il affichait encore une expression totalement effrayante en faisant des trucs bizarres avec sa bouche.

"Je..."

Rah ! Qu'est-ce que c'était énervant ! Son cœur battait la chamade et il sentait ses joues s'enflammer. Sans doute étaient-elles encore plus rouges que tout à l'heure et du coup, ce devait être bien visible. Il devait vraiment être ridicule, là. Tant pis. S'il ne parvenait pas à s'exprimer avec des mots, il le ferait à travers les gestes. Et surtout un geste... Il attrapa le menton de Shoyo et se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres. Ce n'était pas un vrai baiser puisqu'il s'en tint à ce simple contact, mais c'était déjà beaucoup venant de lui !

Dire qu'il n'appréciait pas ce contact de ses lèvres contre celles de son coéquipier aurait été mentir. Il appréciait même beaucoup et avait limite envie de transformer ça en vrai baiser - même s'il n'était pas certain de comment ça fonctionnait. Néanmoins, Shoyo ne lui en laissa de toute façon pas l'occasion puisqu'il le repoussa, tout simplement. Bien sûr. A quoi s'était-il attendu ? Que le rouquin passe ses bras autour de son cou pour lui rendre son bisou ? Oui, dans ses rêves, c'était bel et bien ça. Mais tout le monde savait que rêve et réalité n'allaient souvent pas de paire. A présent, il était planté là comme un con, tentant tant bien que mal de trouver quoi dire. Mais encore une fois, il en fut incapable. Il n'arrêtait pourtant pas de se mettre des gifles mentales ! Au moins, Shoyo ne s'était pas encore enfui...c'était plutôt positif, non ? Néanmoins, si Tobio ne voulait pas que cela se produise et s'il ne voulait pas louper sa seule chance, il allait devoir agir et vite ! Car après ça, peut-être que Shoyo ne voudrait plus jamais rester seul avec lui...

Il n'avait évidemment pas réfléchi aux éventuelles conséquences de tout ça. Peut-être que le rouquin ferait tout pour l'éviter à l'avenir et que leur jeu en pâtirait...Ce serait dramatique ! Mais il ne pouvait plus revenir en arrière maintenant. Il devait lui dire ! Une nouvelle fois, il sentit son cœur battre la chamade alors qu'il cherchait le regard du plus petit.

"Voilà, je..."

Encore une fois, il fut incapable de terminer sa phrase. C'était vraiment frustrant ! Il déglutit péniblement, ferma un court instant les yeux, prit une profonde inspiration, puis rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de Shoyo.

"Hinata...Je...Je t'aime, idiot !"

Une nouvelle fois, il rougit comme pas possible. Sans parler de son expression totalement effrayante. Comment voulez-vous que Shoyo y croie s'il faisait cette tête ? Et bien sûr, il n'avait pas pu s'empêcher d'ajouter son insulte préférée. C'était sans doute sans espoir, de toute façon. Mais puisqu'ils étaient là et qu'il avait commencé, autant finir, non ?

"Je suis tombé amoureux de toi. Me demande pas pourquoi ni comment, c'est comme ça ! Et je voulais que tu le saches, c'est tout."

Il semblait enfin avoir retrouvé sa capacité à communiquer à peu près normalement avec autrui. Mais il redoutait vraiment la réaction et la réponse de son coéquipier. Même s'il pensait déjà savoir ce qu'il en résulterait...